Village saint-pée sur nivelle

Mine romaine de cuivre de Banca

Coup de coeur d'André Lesca
Visite du site de la mine de cuivre.

Samedi, j'ai profité des journées du patrimoine pour participer à une visite commentée du site minier romain de Banca. Nous n'étions que 6 visiteurs mais qu'elle découverte pour cette visite commentée par un archéologue et qui n'a pas durée moins de quatre heures!

Pour commencer, il faut se rendre sur les lieux. A la sortie de Banca, 11 km d'une route étroite et de nombreux virages en épingle à cheveu, conduisent au col de Mehatze à 1133m d'altitude.

Col de Mehatze

La mine de cuivre de Mehatze.

Là, manifestement des terre-pleins ont été aménagés. Quelques cuvettes laissent penser qu'il y a des dolines. En fait il n'en est rien, ce sont des puits d'extraction du minerai que te temps et l'érosion ont rebouchés.

Nous sommes sur une mine romaine d'exploitation du cuivre. Quelques mètres plus bas, pour le besoin des fouilles et pour la visite, une entrée de la mine a été dégagée : il s'agit d'une galerie de plus 80m, creusée par les romains au 1er siècle de notre ère, si on en croit les nombreux matériaux retrouvés lors des fouilles réalisées par des archéologues et qui ont pu être datés.

Nous sommes sur le lieu d'exploitation d'une mine de cuivre. Là des hommes ont vécu, creusé et forgé. Le lieu semble insolite pour qui vit aujourd'hui. Nous sommes sur une longue ligne de crête variant entre 1000 et 1200m d'altitude qui fait frontière avec l'Espagne. Aucun de nos contemporains n'aurait l'idée de vivre là. Pourtant 'autrefois, les hommes préféraient vivre et se déplacer sur les crêtes et il est vraisemblable que nous sommes sur une voie romaine.

Etonnant aussi, la technicité de ceux qui ont exploité cette mine. Ils ont su qu'il y avait du cuivre. Celui-ci ne se trouve que dans des couches très fines, de l'ordre de quelques millimètres, où alternent couches de schistes et de quartzites. Seuls quelques spécialistes possèdent la technicité de trouver un tel site et de savoir en extraire le cuivre.

La technique romaine consistait à creuser un puits jusqu'à qu'il soit dangereux d'aller plus profond. Si la recherche se montrait fructueuse, un peu plus bas, ils creusaient une galerie en légère pente montante pour permettre l'aération de la mine, l'évacuation des eaux et l'extraction du minerai. Comment sont-ils parvenus à réaliser les calculs géométriques pour que cette galerie rejoigne le puits, nous l'ignorons, mais cela demande, là encore, une grande maîtrise technologique.

Il semble que d'autres aient entrepris d'extraire le cuivre avec des moyens plus simplistes mais aucun élément de datation ont été trouvé. S'agit-il de civilisations antérieures au romain, cela reste une énigme?

Entrée de la galerie de la mine de cuivre de Banca Entrée de la galerie de la mine de cuivre de Banca

Le passé minier de la vallée de Baïgorry.

La vallée de Baïgorry est connue pour avoir connu une intense activité minière, au XVIIIème siècle et au XIXème siècle dont les traces sont encore visibles aujourd'hui.

A l'entrée de Banca, quelques bâtiments témoignent encore de ce passé et depuis peu, au milieu du village, OLHABERRI, offre un remarquable centre d'interprétation de la mine (voir : http://olhaberri.fr/).

C'est ainsi que Banca qui n'était qu'un quartier de Baïgorry, est devenu un village. Tout proche de Baïgorry, dans la vallée du Baztan, c'est l'or que l'on a extrait de l'époque romaine juqu'au XXème siècle.

On l'a vu, au premier siècle de notre ère, les romains ont exploité le cuivre et l'or. Le meilleur ayant été extrait, ces gisements ont été abandonnés et la technologie s'est perdue. Au XVIIIème siècle, pour relancer l'extraction de fer, il a fallu faire appel à des allemands, les seuls ayant la maîtrise de ces technologies oubliées par les populations latines au moyen-âge.

Les bâtiment de traitement du fer de Banca
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